Répétition publique d'Argan le visionnaire par le CCNN

Publié le par freesia

Vendredi 25 janvier 2008 à 19h- Répétition publique au CCN de Nantes
Entrée libre
Renseignements et réservations au 02 40 93 30 97


Il est des visionnaires auxquels on s’attache ; Claude Brumachon et Benjamin Lamarche sont de ceux-là…

L’entrée en matière avait de quoi surprendre hier soir avec la découverte des huit danseurs embringués dans une gestuelle saccadée proche de la crispation ou bien fluide et ralentie, lors du premier tableau, premier chapitre devrais-je dire. La scène suivante témoignait-elle d’un manque de concentration, d’un trop-plein de stress ou d’un manque de répétition ? Toujours est-il que le groupe donnait l’impression d’un léger souci de synchronisation. Puis le talent, le travail, l’art ont fait leur œuvre : je suis « rentrée » dans la chorégraphie, dans le livre, ou peut-être sont-ce l’avare, l’amoureux, le médecin, la servante eux-mêmes qui sont sortis, chapitre après chapitre, de ces pages vierges symbolisées par un décor de panneaux blancs propice aux jeux d’ombre. Ces derniers sont d’ailleurs peu visibles selon la place du spectateur dans la salle. La chorégraphie des huit avec leurs liens de tissu est d’une finesse incroyable, tout comme la danse du coffre-fort ou bien celle des orangers (allons, ce sont des orangers !). Le trio des femmes, de dos, a de quoi faire tomber à la renverse ! Parfaites, si expressives, Lise Fassier, Élisabetta Garreri et Jun-Hee Park, fixes sur leurs jambes cachées sous de magnifiques robes, nous parlent avec leurs yeux, leurs bras, leurs bustes et cette vivacité incomparable. Depuis le maquillage, avec ces fronts et ces bouts de nez blancs, jusqu’aux costumes rouges, orange, jaunes ou blancs à faire pâlir de jalousie ces dames en passant par la musique tantôt baroque tantôt électronique ou autres sons de la nature, tout se goupille d’une façon énergique, esthétique et originale. Sans faire l’érudite, l’énergie, le rythme, la vie pétaradant sur scène s’apparentent sensiblement à ceux des écrits du grand Molière que Claude Brumachon a relu. Votre théâtre me plaît, monsieur ! Il me tarde de lire de nouveau par-dessus votre épaule…

Publié dans Danse

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L
Dommage que ça soit à Nantes car j'aurais aimé voir.. surtout une répétition avec cette impression de voir l'envers du décor.Bises et à bientôt (quand ?) !!!
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F
et moi donc ! biz